Des Z et des S comme s’ils en pleuvaient…à l’Arcoèche

Des Z et des S, des flocons et du soleil, de la poudre et du gros sel, des avalanches de fond et de des gueules de baleines… c’est un condensé bref de cette sortie contrastée.

Un BERA pas très engageant pour cette course un peu technique prévue depuis quelques jours : on y va ou on n’y va pas ?
Météoblue pas très optimiste pour cette journée, Météociel un peu plus avec une couverture nuageuse jusqu’à 10 heures et après, ciel bleu… : donc on va aller y voir de plus près.

Parking du Lac d’Estaing : des nuages comme prévus et une visibilité pas folichonne…mais on fait confiance à nos modèles Arôme et Arpège pour l’arrivée du soleil à 10 heures…

Portage jusqu’à la sortie de la forêt comme  promis et bonne suée pour tous sur un chemin particulièrement raide, test de groupe des DVA et chaussage des skis sur une neige de printemps pas encore dégelée au milieu des ruisseaux et des coulées d’avalanche…

Nous voilà donc vraiment partis dans ces belles pentes et les premiers flocons arrivent avec l’horizon qui se bouche… Cà, ce n’était pas prévu au programme.

Optimiste, le groupe poursuit son bonhomme de chemin et avec un peu de retard sur les prévisions, le soleil nous rattrape et ne nous quittera plus jusqu’à la fin de la journée.
Le moral se met au beau fixe et les Z s’enchaînent, à peine perturbés par les coulées à traverser. Vers 1800 m, changement de décor : passage du printemps à l’hiver, une fine couche de neige fraîche remplace la neige de printemps dure qui nous avait obligés à mettre les couteaux… Ça non plus, ce n’était pas prévu au programme.

Sommet ou pas sommet ? Variante vers le Col de Paloumère ? Pas de réponse franche de ma part : progressons et nous verrons…
Au pied du col de Paloumère, c’est décidé : direction le sommet.  On a une meilleure vue sur la pente finale du Pic de l’Arcoèche qui a l’air d’être un peu chargée mais pour l’instant, pas de danger avéré malgré la couche de neige fraîche qui s’épaissit au fil de notre élévation.

Patrick prend le relais à la trace et poursuit les Z jusqu’au pied de la pente sommitale dans 20 cm de neige fraîche très légèrement frittée sur une bonne croûte de regel.

Pas de couche fragile décelable  et épaisseur de neige encore gérable au regard de la méthode 3X3 : on tente le coup et le  groupe passe en mode crampons-piolet comme promis sur l’agenda.
Je me recolle à la trace, à pied cette fois-ci: je brasse un peu, puis un peu plus, puis beaucoup et au bout de 50 mètres, je suis dans 60 cm de neige récente frittée avec une pente à plus de 40 degrés et 2 petites barres en-dessous…

Un petit trou à la main dans cette couche : de la cohésion de frittage, une épaisseur critique au regard de la pente qui se redresse pour atteindre les 45 degrés un peu plus loin sous la crête sommitale toujours bien ventée, les témoins à l’orange passent au rouge – mes tripes me disaient qu’il ne fallait pas insister : petit clin d’oeil à Werner Münter, père de la 3X3 et qui pense d’abord avec ses tripes – et c’est sans regret que  la décision de renoncer au sommet pour aujourd’hui est prise, 90 mètres sous le Pic de l’Arcoèche.

Chaussage des skis en mode descente et nous voilà prêts pour une demi-heure de pur bonheur : les S s’enchaînent sur 500 mètres de dénivelée dans une neige récente très légèrement travaillée par le vent mais facile à skier, puis les 400 derniers mètres dans une neige de printemps tout aussi agréable.

Petit casse-croûte salvateur avant d’attaquer la descente dans la forêt et retrouver nos véhicules.
Dernière halte à Argelès-Gazost pour le traditionnel pot de l’amitié et le succulent gâteau que Marie nous avait préparé.

Les acteurs du jour : Marie, Martine, Jérôme, Pierre et Patrick

Le diaporama du jour : https://vimeo.com/260394862

La trace du jour : https://www.visugpx.com/4YQ2EhU6EC